Les ZFU : zones franches urbaines et immobilier

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ZFU et immobilier

Dans un contexte économique où le commerce de centre-ville peine à maintenir son attractivité, la question des Zones Franches Urbaines (ZFU) émerge comme une piste sérieuse pour redynamiser ces territoires. À Marseille, des discussions sont en cours pour établir de nouvelles ZFU afin de soutenir l’économie locale, notamment face à la montée de la vente en ligne et à l’ouverture de centres commerciaux modernes. Ce dispositif, qui offre des exonérations fiscales, pourrait transformer le paysage commercial marseillais et revivifier ses quartiers défavorisés. Mais qu’en est-il réellement de ces zones, de leurs enjeux et de leur potentiel pour l’immobilier ?

Les ZFU : Un levier pour l’attractivité économique

Les Zones Franches Urbaines, ou ZFU, représentent une stratégie mise en place pour revitaliser des territoires en difficulté économique. Elles permettent aux entreprises, notamment celles de moins de 50 salariés, de bénéficier d’exonérations fiscales significatives pendant plusieurs années. Ce système incitatif vise à encourager l’implantation d’activités dans des zones urbaines où le taux de chômage et le manque d’opportunités peuvent être élevés, contribuant ainsi à l’amélioration des conditions de vie et au dynamisme économique local.

À Marseille, on trouve déjà deux ZFU en activité : Nord Littoral et le secteur Sud, qui regroupent plusieurs arrondissements. Depuis leur création, ces zones ont connu un essor, attirant des investissements privés et participant à l’émergence de nouveaux établissements. À titre d’exemple, la première ZFU a vu la naissance de 2 195 entreprises, générant ainsi près de 200 millions d’euros d’investissements dans l’immobilier d’entreprise.

Les défis des centres-villes face aux nouvelles normes économiques

Avec l’accélération des changements dans les comportements de consommation, notamment à travers l’essor du commerce en ligne, les commerces de centre-ville éprouvent de plus en plus de difficultés à attirer des clients. Sébastien Didier, vice-président de l’Union pour les Entreprises des Bouches-du-Rhône, souligne que cette situation unique à Marseille nécessite une transformation rapide et efficace. Les enjeux sont considérables : il s’agit de répondre à la paupérisation croissante du centre-ville et de contrer les effets néfastes des nouvelles habitudes de consommation.

Pour enrayer cette tendance, la création de nouvelles ZFU pourrait représenter un tournant. Pour cela, certaines zones ont été citées comme candidates potentielles. Noailles, la Canebière et Belsunce sont quelques-unes des aires qui pourraient bénéficier de ce dispositif. Toutefois, il est clair que ce projet est encore en phase d’ébauche et que des concertations supplémentaires sont nécessaires avant la mise en place effective d’un cadre précis.

Le rôle des acteurs économiques dans la revitalisation des ZFU

Au-delà des simples exonérations fiscales, la véritable ambition derrière la mise en place des ZFU est de repenser le rôle des commerçants dans le paysage économique métropolitain. Johan Bencivenga, président de l’UPE13, a souligné que l’objectif est de redonner aux commerçants de proximité la possibilité de s’ancrer à nouveau au cœur de l’innovation, et non de se concentrer seulement sur les avantages fiscaux. La comparaison avec la ZFU de Toulon est explicite : celle-ci a permis d’augmenter de 42% le nombre de commerces implantés dans le centre-ville en seulement cinq ans.

Cette dynamique ne doit pas se faire au détriment de l’identité locale. Plutôt que d’imposer des chaînes de grandes surfaces, l’idée est de favoriser les petits commerces qui contribuent à la diversité et à l’attractivité des quartiers. L’implémentation réussie de ce modèle nécessite cependant un soutien fort de la part des collectivités territoriales. La volonté de revitaliser les centres-villes doit se traduire par des actions concrètes comme l’amélioration des infrastructures, la mise à disposition de financements et l’accompagnement des entrepreneurs dans leur développement.

Un projet soutenu par les institutions

Le projet de création de nouvelles ZFU a déjà suscité l’intérêt des institutions locales, notamment de la mairie de Marseille. Le maire, Jean-Claude Gaudin, a clairement exprimé son soutien à cette initiative en adressant un courrier au Premier Ministre afin de solliciter une adaptation de la carte des ZFU. Cette démarche témoigne d’une prise de conscience collective des défis auxquels font face les commerçants du centre-ville.

Avec le soutien de l’Agence d’urbanisme de l’agglomération marseillaise (Agam), une réunion a été organisée pour sonder les acteurs du secteur sur les conditions qui permettraient d’installer une ZFU dans la ville. La volonté de transformation est palpable, mais la mise en pratique demeure complexe et nécessite une coordination rigoureuse entre les différents niveaux de gouvernance.

Les enjeux sociaux des Zones Franches Urbaines

Le concept de ZFU ne se limite pas uniquement à des considérations économiques ; il soulève également d’importantes questions sociales. L’un des principaux objectifs de ce dispositif est d’améliorer la vie des résidents des quartiers ciblés. En favorisant l’installation de nouvelles entreprises, les ZFU ont le pouvoir de créer des emplois et d’offrir des opportunités aux habitants, en particulier dans des zones historiquement défavorisées comme la Castellane.

Toutefois, l’efficacité des ZFU sur le plan social dépendra largement des mesures qui seront mises en place pour garantir l’insertion de la population dans le monde du travail. La formation, l’accompagnement des entrepreneurs locaux et la création de synergies entre les acteurs économiques et sociaux sont autant d’outils à envisager pour assurer un impact durable et positif.

Un exemple de réussite : le modèle toulonnais

Le modèle de la ZFU à Toulon est souvent cité comme un exemple à imiter. La stratégie toulonnaise a démontré qu’une telle initiative peut avoir des retombées considérables non seulement sur le plan économique, mais aussi social. Depuis la création de la ZFU, un nombre impressionnant de commerces a vu le jour, permettant une revitalisation notoire du centre-ville.

Les leçons tirées de cette expérience peuvent être précieuses pour Marseille. En intégrant les retours d’expérience des toulonnais sur les différents leviers d’intervention, les décisionnaires marseillais pourraient définir un cadre d’action plus clair et mieux ciblé. L’objectif n’est pas simplement une croissance quantitative, mais également qualitative des activités commerciales.

Les perspectives d’avenir pour le centre-ville de Marseille

À l’heure actuelle, l’avenir du centre-ville de Marseille se dessine autour de nouvelles stratégies de revitalisation. Le projet de ZFU, bien qu’en phase d’élaboration, pourrait permettre un véritable renouveau commercial. L’approche proposée par les acteurs économiques vise à établir un environnement propice à l’innovation, à la création d’emplois et à l’essor des commerces de proximité.

Pour réussir cette transition, il sera essentiel d’impliquer les commerçants locaux dès le début du processus. Les entrepreneurs doivent être au cœur des prises de décisions pour que leurs besoins soient effectivement pris en compte. Leurs idées, leur expérience et leur connaissance du marché sont des atouts majeurs dans la réussite de cette initiative.

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